Le viatique des viateurs
11 juin 2023 – Solennité du Corps et du Sang du Christ
Deutéronome 8, 2-16
Psaume 147
1 Corinthiens 10, 16-17
Jean 6, 51-58
“Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années.” Rodrigue – Le Cid
Chers amis,
Vous m’avez vu partout. Sur vos smartphones, sur vos télés, dans les kiosques…
Cette exposition médiatique je ne l’ai pas voulu, je ne l’ai pas cherché.
Beaucoup d’entre vous m’ont adressé des messages de soutien et d’amitié qui me touchent. Je ne saurai entièrement vous remercier, et tente au fur et à mesure, de vous répondre.
Depuis l’attaque d’Annecy, sur laquelle je ne reviendrai plus, et l’emballement médiatique qui a suivi, je ne cesse de répéter la même chose.
Le jeudi soir, à peine rentré de la préfecture pour la déposition, mon portable vibrait toutes les 30 secondes. Il fallait, encore une fois, agir vite.
Là aussi je n’ai pas réfléchi longtemps. J’ai transmis. J’ai transmis ce qui m’a nourrit.
À l’image des histoires antiques (Aristote nous l’a enseigné), mon message se décompose en trois actes :
1- Relevez la tête
2- Nourrissez-vous de Beau et de Grand
3- Agissez en conséquence
Je parle à l’impératif, mais je m’inclus dedans.
Impératif de redonner à notre époque un peu de transcendance.
Impératif de nourrir nos intelligences en dépoussiérant la Beauté
Impératif de pousser notre volonté à rêver. À rêver loin.
Il n’y a pas de hasard que mon chemin des cathédrales ait croisé le sentier du sang.
En fixant les flèches de ces vaisseaux de pierre inébranlables, j’ai appris à aimer ce qui est faible et sans défense.
En contemplant leur beauté visible et éclatante, j’ai découvert la puissance des simples gestes d’amour.
Une cathédrale est une somme indénombrable de petits geste d’amour.
Ce sont nos ancêtres qui nous murmurent : “Contemple, aime, et rêve ! Agit dans le temps long. C’est en transmettant que l’on bâtit une civilisation”.
Alors, il m’était insupportable de laisser en face de moi le mal agir à sa guise.
Je ne suis pas un héros, seulement un héritier.
Jusqu’à la fin de l’année, je vous emmène découvrir de quoi nous sommes les héritiers.
Chacun de nous pourra enfin reprendre Rodrigue, et clamer que pour un français bien né, la valeur n’est qu’une histoire d’amour et de beauté ! »
Henri d’Anselme